jeudi 12 juin 2014

Interview de Robert Pattinson pour Indiewire


Robert Pattinson qui chante du Keri Hilson dans "The Rover" et comment il choisit ses projets post-Twilight

Les cinq films "Twilight" ne laissent pas un souvenir impérissable dans le CV d'un acteur. Mais après avoir fait leurs adieux à la franchise, qui a fait d'eux des superstars en une nuit, Robert Pattinson et Kristen Stewart ont tous deux fait leurs preuves en tant qu'acteur en relevant le défi de choisir des rôles qui ne sont pas taillés sur mesure pour les Twihards du monde entier.

Cela était particulièrement évident au Festival de Cannes de cette année, où les deux acteurs ont présenté ce que beaucoup estiment comme les meilleures performances de leurs carrières. Pour Stewart, qui jouait l'assistante d'une actrice dans le film Olivier Assayas "Sils Maria". Pour Pattinson, dans le rôle de Rey, un américain handicapé social luttant pour rester en vie dans l'outback australien dans le nouveau film âpre du réalisateur d'Animal Kingdom, David Michôd.

Indiewire a parlé avec Robert Pattinson de ce rôle post-apocalyptique difficile.


David a dit qu'il vous avait mis à l'épreuve lors de votre audition de trois heures pour le rôle. Qu'est-ce qu'il vous a fait faire ?

Ca s'est passé dans sa maison de Los Angeles. Je ne sais pas, c'était en quelque sorte un peu angoissant. Je fais toujours des crises d'angoisse quand je vais passer des auditions. J'essaie de les éviter à tout prix. Mais j'aimais tellement le scénario. J'avais une idée précise sur la façon de jouer le personnage dès que je l'ai lu.

L'audition a duré longtemps. Normalement, vous faites deux prises et c'est tout. Je pense que c'est la raison pour laquelle je les ai toujours ratées depuis des années... J'avais aussi un très bon acteur pour faire la lecture avec moi, ce qui aide. Mais oui, ce n'était pas aussi ardu que ça. C'était totalement exaltant. David était génial, même à l'audition. Si je n'avais pas eu le rôle, j'aurais quand même été presque heureux. C'était une expérience géniale rien que de faire l'audition.

Vous lui avez apparemment bien vendu votre interprétation du personnage. Qu'est ce qui, dans le personnage de Rey, a plus particulièrement fait tilt en vous ?

J'aime vraiment la structure du personnage. Il y a deux longues scènes de dialogue où il révèle quelque chose sur lui-même, quand il n'est pas sous la contrainte totale. Mais j'aime vraiment avoir ces scènes de dialogue incroyablement denses qui sont remplies de sous-texte. Même le rythme et la cadence de son discours en disent long et il est mis dans le contexte d'une sorte d'histoire difficile, où les gens ne parlent pas vraiment dans les autres scènes. Cela vous autorise à faire plein de choses avec le personnage. C'était tellement vague. Cela m'a vraiment plu.

Rey parle d'une manière très hésitante. Etait-ce déjà indiqué dans le script ou est-ce quelque chose que vous avez apporté au personnage ?

En quelque sorte [rires]. Je me souviens l'avoir lu il les premières fois... Il n'était pas indiqué de quel état il était. C'était marqué du Sud de l'Amérique. Je n'arrêtais pas de dire à David : "Je pense qu'il y a des accents australiens dans le Sud". Le phrasé australien est très saccadé. Celui du Sud à un côté mélodieux et mélancolique. Je pense que c'est de là que vient le côté hésitant. Mais c'est juste une façon de voir les choses. Il y a beaucoup de redites dans le script, à vous de savoir quoi en faire plutôt que de simplement vous répéter.

Ma scène préférée dans le film est aussi le plus inattendue, quand vous vous mettez à chanter "Pretty Girl Rock" de Keri Hilson. Avez-vous eu votre mot à dire sur le choix de la chanson ?

Je pense qu'à l'origine c'était la chanson des Pussycat Dolls, "Don't You Wish Your Girlfriend Was Hot Like Me ?" Je me souviens l'avoir lu dans le scénario et je m'étais dit "C'est incroyable". Ensuite, ils ont trouvé la chanson Keri Hilson et c'était le choix parfait. Je chante toute la chanson. J'ai pensé que c'était du génie.

Vous chantez le titre avec une réelle conviction, que j'ai trouvée étrangement touchante dans un sens.

J'ai aimé l'idée de montrer ce type, qui est sur le point de prendre probablement la plus importante décision de sa vie, dans un moment normal du film. Il est très concentré, mais il n'y a rien à faire. Je n'arrêtais pas de penser à ce moment dans "Les Simpson", où vous voyez ce qui se passe dans la tête de Homer [rires]. Je me disais que ce serait marrant.

Le film est vraiment sombre et impitoyable. On a l'impression que ça a été l'enfer à tourner. C'était le cas ?

Oh, non ! Ca a été vraiment un des tournages les plus funs que j'ai jamais faits. On dirait que c'est toujours le cas quand vous tournez un film terriblement déprimant. Ca a été l'un des personnages les plus amusants à interpréter. Vous avez la liberté de faire presque tout, vous ne savez pas à l'avance ce que vous aller faire. C'était vraiment passionnant. Cela faisait un certain temps que je n'avais pas fait de film où l'équipe est constamment avec vous. Cela créée un environnement différent quand vous travaillez ainsi. C'est comme être au camping. J'ai trouvé ça vraiment amusant.

Vous avez travaillé avec David Cronenberg à deux reprises et vous avez des projets à venir avec Werner Herzog et Oliver Assayas. Êtes-vous plus attiré par un réalisateur que par un rôle ?

C'est un peu des deux. Cela dépend également de la taille du rôle. La plupart des rôles que je joue dans les derniers films  sont des rôles secondaires. Dans le film d'Herzog, j'ai tourné pendant dix jours environ. Lorsque vous tenez le rôle principal d'un film, il faut évidemment savoir si vous pouvez le faire, d'une part, et si vous pouvez y apporter quelque chose, d'autre part. Ca m'est venu après avoir travaillé avec Cronenberg, après avoir travaillé avec de réalisateurs ambitieux et sûrs d'eux. J'ai une liste de réalisateurs avec lesquels je veux travailler et je serais prêt à faire n'importe quoi dans leurs films, pour la plupart. Mais ça ne veut pas dire que je ferais fatalement n'importe quel film. J'y pense juste un petit peu. [Rires]

Traduction : RP France

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