samedi 21 juin 2014

The Rover a trouvé un endroit dans le monde où personne ne va suivre Robert Pattinson - Article Time


Robert Pattinson et Guy Pearce ont trouvé réconfort et inspiration dans l'environnement désertique de The Rover

Pour son nouveau film, The Rover, le réalisateur David Michôd a peut-être découvert le seul endroit sur terre où Robert Pattinson n'est pas suivi par une horde de paparazzis. Le film poétique et épuré se déroule dans un monde désolé 10 ans dans le futur, après l'effondrement de la société, et révèle ce qui pourrait arriver si les humains sont contraints de survivre par tous les moyens nécessaires. Pour créer ce monde, Michod a emmené Pattinson et son partenaire Guy Pearce dans la chaine des Flinders Ranges dans le désert australien, une zone à plusieurs heures au nord d'Adélaïde avec peu de routes et encore moins de gens. Les acteurs et l'équipe ont passé huit semaines pour le tournage au début de 2013, se déplaçant à différents endroits à travers le désert, y compris la ville de Marree, qui a une population de 90 personnes.

"Je n'avais pas tout à fait réalisé à quel point ça allait être loin de tout" a dit Pattinson à Time. "Il y a beaucoup de paparazzis en Australie. Donc, je m'attendais à en voir. Je me souviens lors de la signature du contrat avoir pensé "Si on tourne en extérieur tout le temps, il va y avoir des tas de gens autour. Ça va être terrible. Je vais jouer ce personnage et tout le monde va penser que je suis bizarre".

"Pour Rob, tourner en extérieur dans une ville comme ici ou à Londres et vous allez avoir une centaine de personnes qui vont débarquer sur le tournage" ajoute Pearce. "Imaginez si c'était vos conditions de travail tout le temps. Ce n'est donc pas surprenant que Rob pensait que ça allait être terrible. Mais ça n'a pas été le cas. Il n'y a eu qu'une personne et le service de sécurité l'a stoppée. Je plains ce photographe qui a réussi à trouver l'endroit où nous étions".

C'était un environnement chaud, poussiéreux qui se prête au récit sombre du film, qui suit un homme usé nommé Eric (Pearce) qui rencontre un jeune homme simple d'esprit nommé Rey (Pattinson) et se sert de lui pour retrouver sa voiture volée. C'est le postulat de départ minimaliste qui met en valeur ce monde futuriste sans concession, qui s'achève par un subtil mais violent coup de poing. Pour les acteurs, le paysage a contribué à canaliser la nature survivaliste et viscérale de l'histoire. "Vous savez à quoi vous attendre quand vous lisez le script et vous savez que c'est un aspect du film" note Pearce. "Vous pouvez presque entendre votre propre battement de cœur et vous pouvez vous entendre respirer. Ce sentiment que vous pourriez vous retrouver seul là-bas est vraiment palpable".

La production s'est déplacée de petite ville en petite ville au cours des huit semaines. Pearce, qui conduisait lui-même durant ces longs trajets, a eu un impact sur son pare brise qui prenait de l'ampleur au fur et à mesure des étapes. Pattinson, qui dit qu'il n'était pas autorisé à conduire, a trouvé le processus nomade fascinant et ne ressemblant à aucune de ses expériences de tournage précédentes. "Conduire était incroyable car il y a une seule route" dit Pattinson. "Il y avait beaucoup d'animaux qui n'ont pas tout à fait compris qu'il y a une route. Tous les jours quelqu'un heurtait un kangourou. Il y avait du sang partout sur les voitures. C'était dingue".

Michod, qui a écrit l'histoire initiale de The Rover avec l'acteur Joel Edgerton en 2008, a choisi son second long métrage après Animal Kingdom en 2010, en grande partie parce qu'il parle de ce sens élémentaire de survie dans un milieu hostile. Il y a peu d'explications sur ce qui s'est passé, sur ce qui a causé l'effritement de la société, mais l'idée sous-jacente de Michod donne une impression vraiment réaliste.

"Il n'y a pas un seul évènement, presque inimaginable, qui a tout détruit" explique le réalisateur. "C'est un écroulement causé, selon toute vraisemblance, par un effondrement de l'économie occidentale conjugué, probablement, à la dégradation extrême de l'environnement. Le genre de guerres qui pourraient avoir lieu à cause des populations et des pays qui se disputent des ressources limitées. J'espère que le spectateur aura le sentiment que les choses se sont cassées plutôt qu'explosées".

Les personnages de Pearce et Robert Pattinson sont notre fenêtre sur ce monde brisé, l'un avec un instinct bestial et brutal et l'autre sans véritable instinct de conservation. Pattinson incarne Rey, un travailleur migrant maladroit et nerveux avec un accent du sud profond. Michod voit le personnage comme "pas bien dans sa peau" et a été impressionné par l'immersion de Pattinson dans un rôle qui est si différent de ce qu'il a fait précédemment, notamment dans la saga Twilight.

"Ca ne m'a pas posé de problème" dit Michod sur le fait d'avoir choisi un acteur aussi reconnaissable que Pattinson. "Je ne savais pas l'incidence que cela aurait sur le film. Et j'ai vraiment aimé l'idée de prendre quelqu'un de vraiment reconnaissable et de lui proposer quelque chose de totalement différent de ce qu'il a fait auparavant. J'ai trouvé ça exaltant de le voir démontrer ce qui fait de lui un acteur tellement merveilleux".

"J'ai imaginé un passé obscur et obtus pour le personnage" dit Pattinson au sujet de Rey. "Son frère a joué tous les rôles dans sa vie. Il n'a même pas vraiment de souvenirs - éventuellement des souvenirs de certains endroits, mais il ne fait pas d'effort particulier pour se souvenir de son enfance. Tout est mélangé. C'est comme être un acteur - vous ne pouvez pas vous souvenir de tout".

Le film a une qualité littéraire méditative, se situant quelque part entre "La Route" et "Des souris et des hommes", ce qui rend ses moments de violence encore plus choquants. The Rover est le premier film où Pattinson a vraiment eu à utiliser une arme à feu et ça ne l'a pas séduit. "Je suis vraiment contre les armes à feu, en particulier pour des idiots comme moi" dit Pattinson. "Je n'ai pas aimé ça du tout. Je n'aime pas le sentiment que cela procure. Je perçois l'excitation et l'impression de puissance, mais je me sentais stupide en tenant un flingue, en particulier quand je le pointais sur des cibles. C'est juste un objet qui fait des détonations. Au bout d'un moment, il perd de son éclat".

"Moi aussi, j'ai un vrai problème avec les armes" ajoute Pearce. "Je pense qu'elles devraient être bannies de la surface de la terre. Ce sont des choses terribles. Ca vous procure un sentiment d'excitation et de puissance incroyable quand vous en tenez une dans vos mains. Prendre conscience de ce que vous pourriez faire avec un tel objet est indescriptible. C'est ridicule, séduisant et affreux en même temps et je m'étonne qu'il y ait tant de personnes qui possèdent des armes à feu dans le monde".

Voyant que cette incarnation possible de l'avenir implique beaucoup d'armes et la possibilité de commettre des actes violents, est ce que les acteurs survivraient dans une telle situation ? "Je pense que je finirais dans la fumerie d'opium" dit Pattinson, faisant référence au repaire de drogués qu'on aperçoit brièvement dans le film. "Rester à glander en se disant qu'on est bien". Pearce acquiesce "Oui, je finirais probablement là aussi."

Traduction : RP France

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