dimanche 22 juin 2014

Robert Pattinson : "Je n'ai pas besoin de thérapie" - Interview The Telegraph


La star de Twilight, Robert Pattinson, a laissé sa maison d'Hollywood loin derrière lui pour le tournage épuisant de son nouveau film The Rover. Mais il est plus heureux que jamais, a-t-il dit à John Hiscock.

Il a des millions de fans féminines, il vit à Los Angeles et une meute de paparazzis est sur ses traces partout où il va ; mais il serait difficile de trouver un jeune homme moins intéressé par la célébrité que Robert Pattinson. L'acteur refuse de suivre la voie hollywoodienne : grandes maisons, armoires pleines de vêtements de marque et rôles qui le mettent physiquement à son avantage.

Il a même rejeté l'idée de suivre le chemin quasi-obligatoire de la thérapie suivie par presque toutes les star égocentriques à Hollywood, mais il en plaisante : "Je voudrais bien aller en thérapie, mais ça me rend trop anxieux".

Puis, plus sérieusement, il ajoute : "J'ai en parlé à beaucoup de personnes et je ne sais pas. Bizarrement, j'aime bien mon inquiétude, mes hauts et mes bas. Heureusement la dépression ne dure jamais longtemps avec moi".

Depuis une suite à l'hôtel Beverly Hills, nous parlons de son nouveau film The Rover, dont l'action se déroule dans un désert australien post-apocalyptique, dans lequel il est totalement méconnaissable dans le rôle de Rey, un simple d'esprit, une âme perdue, crasseux et aux dents abimées. Il s'associe à Eric (Guy Pearce), un homme taiseux qui est sur la trace d'une bande de voleurs qui lui a dérobé son seul bien, sa voiture. Avec Rey, Robert Pattinson ne pouvait pas trouver rôle plus éloigné du bel Edward Cullen de Twilight et cela lui convient parfaitement.

Pendant trois ans, Robert Pattinson a vécu pratiquement non-stop les aventures du vampire ombrageux et sa romance avec la lycéenne mortelle Bella, jouée par Kristen Stewart. Ce fût le rôle qui, qu'il le veuille ou non, a fait de lui l'un des jeunes acteurs les plus sexys et les plus demandés dans le monde. Résultat : une armée de fans féminines ont quitté familles et maisons pour le suivre partout où il tournait.

"J'ai eu un peu de mal à m'y faire au début parce que mon espace vital s'est vraiment rétréci et je ne pouvais plus faire beaucoup de choses comme j'en avais l'habitude auparavant" admet-il. "Mais il y un ou deux ans, je m'y suis fait. J'ai accepté que ma vie soit autre chose et maintenant je ne me souviens pas vraiment de ce qu'elle était auparavant, c'est beaucoup plus facile à gérer".

"J'ai l'impression que le dernier Twilight est sorti il y a plus de deux ans. Je pense que lorsque vous vieillissez, vous vous sentez un peu plus à l'aise avec tous les films que vous faites, ça évolue progressivement".

Parmi "l'évolution progressive" de Pattinson on retrouve un mélodrame romantique (Remember Me), une film d'époque sur le cirque (Water for elephants), un film sur l'aristocratie française (Bel Ami) et l'introspection d'un magnat de Wall Street (Cosmopolis). Il sera bientôt T.E. Lawrence dans le film de Nicole Kidman "Queen of the Desert" et il joue un acteur et scénariste en herbe dans "Maps to The Stars" de David Cronenberg qui, comme The Rover, a été bien accueilli au Festival de Cannes de cette année.

"Je suis curieux de savoir si les gens qui ont aimé les films Twilight viendront voir un film comme The Rover" dit-il. "J'espère qu'ils vont en profiter. J'essaie de faire des projets ambitieux mais je ne sais pas si les gens vont les aimer. J'essaye de relever des défis et j'espère que les gens apprécieront cet état de fait".

Bien que son nom soit régulièrement lié à de grands projets de studios comme Star Wars et des films de super-héros (les dernières rumeurs racontaient qu'il serait Han Solo jeune dans un spin off de Star Wars), il nie avoir reçu une quelconque offre et est sur ses gardes vis à vis d'une éventuelle implication dans une autre franchise. "Ils ne viennent pas à moi et je ne me vois pas dans bon nombre de rôles grand public" dit-il. "Je n'ai jamais fait partie du groupe d'acteurs à qui on propose ces rôles".

Il a particulièrement apprécié de travailler sur le thriller apocalyptique à petit budget, The Rover, car il a été entièrement tourné sur place dans la chaleur torride de l'outback australien, où il avait pour régime alimentaire "tartines de pain et sauce barbecue", et où il n'y avait ni fan, ni photographe pour le harceler. "J'ai tout simplement adoré parce que non seulement il n'y en avait pas un seul qui tentait de vous trouver, mais il n'y avait personne du tout. Je n'avais pas à me soucier de savoir si quelqu'un pouvait s'approcher de moi en catimini ou quoi que ce soit et j'ai trouvé ça incroyablement paisible et relaxant".

Pour décrocher le rôle, il a dû passer par une audition laborieuse de quatre heures pour le scénariste-réalisateur David Michôd, dont le film précédent Animal Kingdom avait été bien accueilli par la critique. "Durant les 45 premières minutes, j'ai dû faire face à mes propres névroses avant de pouvoir faire quoi que ce soit et je pense que David s'en est aperçu et quand je me suis calmé, tout s'est bien passé".

Michod se souvient : "On venait de faire une prise et Robert a dit "Oh j'ai été mauvais". Mais il n'était pas mauvais, il est juste très anglais et dans l'autodérision. Je savais dès les cinq premières minutes de l'audition que j'avais trouvé l'acteur pour jouer Rey".

Les voyages un peu partout dans le monde tiennent Pattinson loin de son domicile à Londres, mais cela ne l'affecte pas trop. "Je suis resté deux mois en Angleterre l'année dernière, ce qui est le plus long séjour que j'ai pu y passer en six ans, c'était agréable. Mais je reviens toujours en Angleterre au moment de Noël et je suis tellement déprimé que je suis content de revenir à Los Angeles" dit-il. "J'ai vraiment appris à apprécier LA et je suppose que c'est ma maison à présent".

Sa maison actuelle appartient à d'autres personnes. "J'avais cette grande maison que j'ai achetée il y a quatre ou cinq ans" dit-il. "C'était incroyable, complètement dingue. C'était comme Versailles, avec un jardin fantastique, mais je n'occupais qu'une pièce. Je l'ai vendue car je me suis soudain rendu compte que je n'avais pas l'âge pour m'occuper de ces histoires de plombiers et autres. J'ai donc passé environ six mois à emprunter les maisons des autres, ce qui était agréable. Maintenant, je loue une maison qui est beaucoup plus petite".

Pattinson rit facilement et souvent et est beaucoup plus détendu et à l'aise qu'à ses débuts où il ressemblait à un cerf effrayé pris dans les phares. Malgré les énormes changements dans sa vie dans un temps relativement court, il a su garder les pieds sur terre. Bien qu'il apparaît dans les publicités pour Christian Dior, il n'est certainement pas une gravure de mode ; il a égaré presque tous ses vêtements après son récent déménagement et n'a pas pris la peine de les remplacer. "J'ai commencé à porter la même chose à peu près tous les jours comme un uniforme" dit-il. "Je n'avais pas porté cette veste depuis des semaines" montrant la veste noire, un peu mitée qu'il porte, mais qui pourtant lui va si bien.

"C'est ridicule. Je ne comprends pas comment ça se fait que je n'ai plus de vêtements. J'avais récupéré tous les vêtements qui m'étaient prêtés pour les premières, mais dans mon placard il n'y a que trois choses. Je suis sûr qu'il doit y en avoir des boites pleines rangées quelque part".

Travailler pour Dior, dit-il avec un petit rire, est "le travail le plus ridicule au monde. Je n'ai presque rien à faire et j'assiste de temps en temps à des soirées Dior, ce qui est génial".

Pattinson est né à Barnes, dans l'ouest de Londres, et a rejoint le club de théâtre local à l'adolescence. Il a été repéré par un agent de casting et a fait ses débuts à l'écran en 2004 dans une production de la télévision allemande ; il a ensuite été bizarrement choisi pour être le fils de Reese Witherspoon dans Vanity Fair, bien que ses scènes aient été supprimées au montage final.

Il obtient une petite notoriété pour son rôle de Cédric Diggory dans "Harry Potter et la coupe de feu" et il a fait une brève apparition en flashback dans "Harry Potter et l'Ordre du Phénix". Il hésitait entre une carrière d'acteur et aller à l'université, mais le rôle dans Harry Potter l'a convaincu de rester acteur. Il a joué un aviateur de la Seconde Guerre mondiale en état de choc dans une production de la BBC, The Haunted Airman, mais a ensuite passé la majeure partie des deux années qui ont suivi au chômage. Son agent l'a persuadé de tenter sa chance à Los Angeles, avec pour seules armes un accent anglais et le sens de l'humour, ce qu'il a fait.

Il n'était pas sûr de vouloir le rôle dans Twilight qui lui a été offert après qu'il eut effectué une scène d'amour lors de l'audition avec Kristen Stewart, déjà choisie pour le rôle de Bella. Cette dernière a convaincu la réalisatrice, Catherine Hardwicke, qu'il était l'acteur qu'il fallait pour le rôle du vampire tourmenté Edward Cullen. "J'avais lu le livre et je ne pouvais pas vraiment m'imaginer dans le rôle de ce beau mec parfait" dit-il. "Je ne savais l'ampleur que ça allait prendre".

Il a eu une relation amoureuse avec sa partenaire Stewart durant trois ans, mais la romance s'est terminée quand elle a eu une liaison avec le réalisateur de Blanche-Neige et le chasseur, Rupert Sanders. Il est actuellement en couple avec le mannequin Imogen Kerr mais il refuse poliment de parler de sa vie amoureuse.

Quand il parle de la façon où il en est arrivé à ce stade de sa vie, il utilise souvent le mot "ridicule".

"Je suis extrêmement chanceux ce qui me rend toujours un peu nerveux" dit-il. "Je ne sais pas très bien pourquoi j'ai tellement de chance mais oui, c'est tout simplement ridicule et je suis plutôt heureux. Oui, vraiment très heureux."

Traduction : RP France

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