mercredi 4 juin 2014

Nouvelles critiques médias sur "The Rover"

Gentside

Trois ans après Animal Kingdom, David Michôd était attendu au tournant, le réalisateur ayant été très remarqué avec son thriller psychologique très sombre. Et The Rover, présenté hors compétition au festival de Cannes, ne déroge pas à cette règle puisque l'histoire se déroule dans un monde post-apocalyptique, que met parfaitement en scène le désertique bush australien.

Deux hommes contraints de coopérer

Dans ce paysage de désolation, on retrouve Eric, personnage froid rempli de colère qui ne possède plus comme seul bien qu'une vieille voiture poussiéreuse. Lorsqu'une bande de malfrats dérobe le véhicule lors d'une fuite qui tourne mal, Eric se met en quête de remettre la main sur son précieux bien. Lors de ses recherches, il tombe sur Rey, le frère de l'un des voleurs en fuite, laissé pour mort après avoir été blessé. Contraints de coopérer, les deux hommes se lancent alors sur la même piste. Pour David Michôd, The Rover avait notamment pour but de parler "des problèmes apparemment insolubles de l'avidité humaine face à la destruction de notre environnement et du désespoir auquel ces forces pourraient pousser les peuples qui luttent pour survivre". Si tel était vraiment le but du film, alors le bilan est en demi-teinte. Le paysage de The Rover est effectivement apocalyptique et la loi du chacun pour soi règne sans partage. Son monde est parfaitement plausible. Le problème, c'est qu'on ne sait pas comment l'humanité est arrivée à un tel niveau de déchéance. David Michôd laisse le spectateur dans une ignorance complète, et préfère se focaliser sur les scènes de pure violence froide. L'effet est impressionnant, certes, mais ne donne pas forcément matière à réflexion.



Robert Pattinson surprenant

L'agréable surprise est plutôt à chercher du côté du duo d'acteurs, Robert Pattinson et Guy Pearce. Si leur collaboration est surprenante, elle n'en est pas moins alchimique. Guy Pearce fait illusion dans le rôle de l'homme sale, froid, sans pitié, mais c'est Robert Pattinson qui remporte la palme du meilleur jeu. La bande-annonce de The Rover est loin de laisser paraître le caractère de Rey, le personnage joué par Pattinson. Car il ne s'agit pas de n'importe quel type de personnage. Rey est un jeune adulte très naïf... et surtout attardé. La subtilité du jeu de Robert Pattinson et sa complicité d'acteur avec Guy Pearce est sans doute la meilleure surprise de ce long-métrage.

Un film à voir donc, pour son scénario tout à fait plausible quoiqu'un peu incomplet, mais surtout pour ses acteurs, sa scène finale déconcertante et une bande-originale qui ne laisse pas insensible.

Le JDD

The Rover : un road-movie impitoyable

En 2011, un jeune réalisateur originaire de Sydney, David Michôd, signe un premier long métrage percutant par sa radicalité et son nihilisme : Animal Kingdom. L'histoire d'un adolescent appartenant à une famille de criminels approché par la police pour les dénoncer et ainsi s'extraire de la spirale de violence dont il est prisonnier. À présent convoité par Hollywood, le surdoué revient avec The Rover, un récit d'anticipation tout aussi impitoyable. "J'ignore pourquoi ce type d'histoire très sombre m'intéresse autant. Peut-être parce que je suis hanté par la tristesse et la peur en permanence." Cette fois, il retrace l'odyssée sanglante d'un homme qui ne recule devant aucun sacrifice pour atteindre son objectif, dans une Australie exsangue, ravagée par la crise économique et où règne désormais la loi du plus fort. Eric (Guy Pearce) boit un verre dans un bar quand des voyous en cavale lui dérobent sa voiture. Il les prend en chasse. En chemin, il tombe sur Rey (Robert Pattinson), le frère d'un des malfaiteurs, grièvement blessé…

Si on pense à La Route, le best-seller de Cormac McCarthy­, et même à Mad Max (1979), de George Miller, ce road-movie indépendant exerce son propre pouvoir de fascination grâce à son âpreté, sa brutalité et sa vision sans concession. "Quand on observe le fonctionnement de la société aujourd'hui, il est difficile de ne pas penser que le pire nous attend. Les lobbys financiers ont détruit la vie de milliers de personnes en toute impunité. Sans parler des bouleversements climatiques, contre lesquels on ne peut plus rien. Nos dirigeants continuent de croire en l'ingéniosité et la bonne volonté des êtres humains. Il ne faut pas être naïf." David Michôd offre un de ses plus beaux rôles à Guy Pearce, antihéros déterminé et en colère, au regard impénétrable, face à Robert Pattinson (Twilight), méconnaissable.

Programme TV

Présenté hors compétition au dernier Festival de Cannes, The Rover débarque cette semaine dans les salles. Le film nous plonge dans un futur apocalyptique où règne la loi du plus fort, après l'effondrement de l'économie occidentale. Seules les mines australiennes sont toujours en activité, attirant de nombreux hommes prêts à tout pour survivre. Un western futuriste porté par un duo d'acteurs improbable (Robert Pattinson, qui prend de plus en plus d'ampleur, et Guy Pearce) mais redoutablement efficace. Après Animal Kingdom en 2010, le réalisateur David Michôd frappe donc encore un grand coup !

Les Inrocks

Robert Pattinson lâché dans un western moderne, ironique et poisseux où l’on distingue l’ombre ironique et absurde de Sergio Leone.

Sur les routes désertes de l’outback australien, transformé en Far East (à peine) futuriste, empire de poussière gouverné par le fric et l’armée, les mafias chinoises et quelques paumés, un type taiseux (Guy Pearce, pour une fois sobre) se fait faucher sa bagnole – qui n’est pas, contrairement à ce qu’on pourrait croire, de marque Rover, ce dernier mot signifiant simplement “vagabond” en anglais.

Bien décidé à récupérer son bien, il se lance à la poursuite des voleurs, et tombe par hasard sur le frère de l’un eux, laissé pour mort par ses comparses, et bien paumé lui aussi. C’est Robert Pattinson qui incarne, avec une extrême précision, ce personnage d’idiot congénital.

Ils sont peu nombreux, les acteurs à pouvoir jouer les demeurés sans ressembler à Ben Stiller dans Tonnerre sous les tropiques (c’est-à-dire une risible bête à oscar) ; Pattinson est de ceux-là, et Leo DiCaprio l’avait été jadis (remember Gilbert Grape).

Second long métrage de David Michôd, The Rover se déroule à nouveau dans un Animal Kingdom (titre de son premier essai), un royaume d’animaux où la vie des humains ne compte pas plus que celle des chiens – peut-être un peu moins. Et si le premier film avait Scorsese pour horizon, l’ombre de Sergio Leone plane sur celui-ci, western moderne pétri d’absurdité et d’ironie.

Michôd a toutefois cette manière bien à lui de filmer la violence, la faisant perler dans l’air poisseux comme la sueur sur le front. C’est lent, tendu, implacable. La manière est certes visible, mais jamais elle ne se gargarise d’elle-même, comme ce pouvait être le cas chez son compatriote Andrew Dominik (L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford) auquel on pense parfois.

Autrement dit, et en dépit des lacunes de son scénario (l’absurdité n’excuse pas tout), Michôd ne fait pas le malin : son film est féroce mais sensible, attentif à la cruauté du monde mais refusant de s’y draper. La confirmation qu’un nouvel auteur s’active aux antipodes.

Ciné News

The Rover: la loi du plus fort

Eric, le personnage principal de The Rover, est assis dans un bar peu amène, le regard perdu dans le vide, infiniment triste. Par la fenêtre derrière lui, en silence et au ralenti, une voiture qui se retourne.

Un moment de slapstick très sombre comme le réalisateur David Michôd en a disséminé quelques uns à travers son deuxième film. Impossible de considérer ces moments comme des épisodes de clarté, ils sont bien trop durs, mais ils apportent malgré tout un contraste bienvenu par rapport au reste de l’histoire.

Le monde de The Rover est un monde sans pitié, où toute émotion humaine est balayée par la loi du plus fort. On peut évidemment se demander si ce monde est tellement éloigné du notre, et c’est sans aucun doute ce que Michôd veut mettre en avant. The Rover a beau se passer – comme c’est signalé en début de film — “dix ans après l’Effondrement” il n’a pas l’air si futuriste que cela. Il s’agit aussi bien d’un western sans chevaux que d’un drame d’anticipation sans technologie de pointe, une histoire aussi impitoyable et obstinée que son personnage principal.

En résumé : Et juste au moment où on en conclut que The Rover n'est rien de plus qu'un jeu de violence superficiel et cynique, Michôd débarque avec une justification à fendre l'âme. Très fort.

Note : 16/20

Cita zine

Présenté en compétition à Cannes, The Rover est le second long métrage du réalisateur australien David Michôd, après Animal Kingdom (2010). Dans cette société post-crise qui n’a plus de repères, l’ex-soldat a remplacé le cow-boy. Les paysages déserts de la cambrousse australienne renforcent l’impression d’un western moderne, peuplé de hors-la-loi qui n’ont plus aucun sens de l’honneur. Ce climat de violence, omniprésent tout au long du périple, est d’autant plus insensé que le butin, une simple voiture, semble bien futile. Cette ambiance oppressante est renforcée par l’incarnation d’Eric par Guy Pearce, homme mystérieux et hermétique, qui n’est pas du genre à se livrer facilement sur son passé ni sur la raison qui donne tant de valeur au véhicule volé. L’autre prestation remarquable est celle de Robert Pattinson qui campe Rey, abandonné au bord de la route par son frère, au sens propre comme au figuré. Résolument enlaidi par une bouche aux dents pourries, l’acteur révélé par la saga Twilight s’exprime avec une élocution difficile et étonne dans un rôle d’attardé qui aurait pu facilement tourner à la caricature. Malheureusement, tous ces éléments séduisants ne permettent pas à ce film âpre et brutal d’atteindre son but.

The Rover possède des qualités indéniables mais son atmosphère austère s’accompagne d’un manque de perspective qui peut dérouter. Les indices permettant au spectateur de situer le contexte social et politique de cette Australie plongée dans la confusion sont trop rares. L’étendue du chaos qui s’est installé au sein de la nation reste inconnue, comme son origine précise. Si les décors font référence à un futur très proche, ce flou entourant les circonstances de ce récit d’anticipation n’aide pas à en comprendre les enjeux. L’intérêt se reporte alors sur les trajectoires personnelles de ces deux étrangers unis malgré eux par les circonstances. L’évolution de Rey, être fragile et confronté à une violence extrême, est la plus intéressante. Le personnage d’Eric reste pour sa part très secret et son passé, évoqué en quelques phrases, ne permet malheureusement pas de donner un vrai fond au personnage. Cette distance, maintenue tout au long du film, peut finir par décourager le spectateur le plus attentif et le rendre insensible à un dénouement qui peut surprendre mais peine à émouvoir.

Cette quête désespérée d’un homme pour retrouver sa voiture dans une société devenue hostile peut séduire par son ambiance pesante mais le récit reste malheureusement au niveau du sol brûlant du désert australien. Ce futur troublé aurait gagné à être plus que seulement esquissé, un supplément d’âme qui a malheureusement été oublié quelque part au bord de la route.

Note : 3/5

Ouest France

The Rover, un film qui roule !

The Rover, du metteur en scène David Michôd, était très attendu tant son premier film, Animal Kingdom, avait fait forte impression, à sa sortie, en 2010. Ce nouveau long-métrage, présenté au festival de Cannes hors compétition dans la sélection officielle, confirme un tempérament et une manière de faire radicaux.

Entre Duel et Mad Max

L’affaire se situe dans les immensités désertiques de l’hémisphère austral, alors on pense forcément à Mad Max dans la mise en place de cet univers post-apocalyptique. Un monde de désolation, ravagé par la folie humaine, livré à des survivants de nulle part. Mais il y a aussi du Duel de Spielberg, dans ces courses poursuites haletantes. Interminables lignes droites sans autre destinée qu’un hypothétique salut.

Cet univers implacable est livré à quelques figures patibulaires peu portées sur l’expression du moindre sentiment. Pourtant, une certaine complicité se noue entre ces deux personnages. Il n’y aura d’issue possible pour eux que dans le soutien réciproque.

Guy Pearce, fermé comme un automate implacable, retrouve le sens du dialogue au contact de Robert Pattinson, compagnon simplet de ses galères, qui se réveille de son innocence prolongée. Ils deviennent comme deux frères naviguant à perte de vue dans un décor grandiose et effrayant à la fois. Une mise en scène rugueuse, qui ne craint pas les effets esthétiques dans son déferlement de violence, pour nous embarquer dans l’effroi d’un demain tout proche.

Brain Damaged

(...)

Robert Pattinson et Guy Pearce : un jeu d’acteurs extraordinaire

Le cerveau retient, pourtant, de The Rover la performance de Guy Pearce et de Robert Pattinson, qui est absolument extraordinaire. Si on a du mal à penser à autre chose que Twilight pendant les cinq premières minutes de Robert Pattinson dans le film, on s’en remet assez bien quand il commence à parler. Jouant un demeuré qu’on découvre petit a petit comme ayant un gros coeur et pas mal de jugeote, la transformation physique et gestuelle dont fait preuve Robert Pattinson dans ce film est époustouflante. Le rôle de Rey est interprété avec brio par Robert Pattinson, extrêmement crédible et juste. Par ailleurs, le rôle du solitaire meurtrier sans foi ni loi est extrêmement bien capté par Guy Pearce, qui révèle un jeu d’acteur digne des plus grands. Les plans fixes de son visage sans merci et les discours de son coeur plein de haine sont rendus avec virtuosité par Guy Pearce, acteur qui subit, lui aussi, une transformation complète.

Si The Rover est un film dur dont les scènes de violence ne semblent mener à rien, le film mérite quand même un prix pour son jeu d’acteurs qui est excellentissime.

20 minutes

Un road-movie chaud comme la braise

David Michôd s'impose comme l'un des nouveaux maîtres du cinéma d'action australien avec The Rover. Ce road-movie merveilleusement photographié par Natasha Braier est d'une beauté presque douloureuse. Dans des paysages écrasés par le soleil, le duo Guy Pearce/Robert Pattinson sème la mort dans un déferlement de violence aussi esthétique que prenant. Les performances complémentaires des comédiens sont aussi pour beaucoup dans la réussite d'un triller à l'atmosphère oppressante.

Star Agora

Avec The Rover, Robert Pattinson est le nouveau Leonardo Dicaprio

Robert Pattinson joue son meilleur rôle dans The Rover, en salles le 4 juin. Le beau gosse choisit bien ses rôles et semble marcher dans les dignes pas de Leonarda Dicaprio !

Si les comparaisons entre les acteurs son monnaie courante (même s'ils détestent ça), force est de constater que certaines similitudes entre les carrières nous sautent aux yeux. C'est le cas de Robert Pattinson et Leonardo Dicarprio. Alors que ce dernier, à 39 ans, n'a plus à prouver son talent, le jeune premier "Rob" est en train de construire sa carrière à 28 ans et s'emploie à faire des choix stratégiques !

Le film The Rover, réalisé par David Michôd et présenté hors compétition cette année à Cannes, est un road-movie apocalyptique est à la hauteur du talent de Robert Pattinson. On y retrouve Guy Pearce dans le rôle d'Eric un vagabond qui a tout abandonné et erre dans une Australie dévastée après un effondrement économique. La seule chose à laquelle il tient encore est sa voiture. Lorsqu'il se la fait voler par un gang, il se transforme en machine de guerre et décide de la récupérer coûte que coûte. Sur la route, il croisera Rey, un débile léger et abandonné joué par Robert Pattinson. Si certains ont reproché au film quelques longueurs, nous avons, au contraire étaient scotchés par le rythme de film, alternant long plans séquences avec horizons, déserts australiens et lumière magique, et les séquences violentes et sanglantes. Enfin, pour une fois, la fin de l'intrigue (vont-ils retrouver la voiture ? Pourquoi Eric y tient-il autant ?) est à la hauteur d'une heure et demi d'attente !

Mais plus encore que la réalisation, c'est le talent des acteurs qui nous a bluffés. Guy Pearce transpire la haine sans ouvrir la bouche et Robert Pattinson se voit offrir son meilleur rôle. Ses tics, sa façon de parler, de se déplacer... Tout est juste. Impossible de faire le parallèle avec le vampire de la saga Twilight. C'est certain, l'acteur est trop vieux pour jouer les vampires.

Robert Pattinson en voie de "Dicaprisation" ?

La violence du film et les thèmes abordés peuvent faire penser à Blood Diamond dont Leonardo Dicaprio fut le héros en 2006. Les parallèles entre les deux acteurs sont nombreux. Ils ont tous les deux explosé du jour au lendemain, très jeunes, dans un film à l'eau de rose qui a fait un carton au box office. Titanic en 1997 pour Leonardo Dicaprio à 23 ans et Twilight en 2008 pour Robert Pattinson à 22 ans. Rapidement devenus les stars préférées des midinettes, ils ont su mener à bien une reconversion qui semblaient impossible. Avec Blood Diamond, les Infiltrés ou Shutter Island, Leonardo Dicaprio s'est imposé comme l'un des acteurs les plus doués de sa génération. Afin de vite changer d'image, Robert Pattinson a choisi de se tourner vers des réalisateurs appréciés par la critique, comme David Cronenberg, en tournant dans des films plus intimes et complexes comme Cosmopolis et Maps To The Stars.

Si Robert Pattinson continue à calquer sa carrière sur celle de Leonardo Dicaprio, il devrait enchaîner les films indépendants et novateurs pour, dans quelques années, assumer enfin son rôle de superstar dans des films à gros budgets comme Gatsby le Magnifique ou Le Loup de Wall Street.

Gala

Découverte d'un nouveau Robert Pattinson dans cet impitoyable road movie australien.

Sans foi, ni loi… ni futur. Quand plus aucune autre force que la violence nous régit, que peut-il nous rester ? Tel est l’avertissement du réalisateur et scénariste australien David Michôd, dont le tour de force est de poser un constat, sans jamais se vautrer dans la morale.

Renvoyant son pays natal à son passé de terre nouvelle mais non civilisée, il imagine dans un futur proche marqué par l’effondrement des économies occidentales, au beau milieu d’un bush hostile aux plus faibles, l’équipée désespérée de deux hommes, otages l’un de l’autre.

L’un est un mystérieux fermier, prêt à tout pour récupérer sa voiture qui lui a été volée par trois hommes en cavale. Frère d’un des membres de ce gang, l’autre est un jeune débile, qui, laissé pour mort par les siens sur le bord d’une route, s’impose comme l’unique moyen de retrouver les fuyards. Dépendants l’un de l’autre, ils n’ont pas d’autre choix que de s’apprivoiser. Le syndrome de Stockholm affleure. Mais leur soif de vengeance respective les renverra chacun à cette solitude dont ils sont victimes au début du film…

Apre et brutal, ce deuxième long-métrage de Michôd, acclamé pour son Animal Kingdom en 2011, prend aux tripes et retourne le spectateur avec sa toute dernière scène, révélant le contenu de la voiture volée. Un modèle d’ironie noire ou l’expression d’un terrible nihilisme, au choix.

Héros de ce road movie "camusien", Guy Pearce et Robert Pattinson, méconnaissables, se fondent totalement dans leurs personnages.

Mention spéciale à l’ex-vampire de la saga Twilight, qui, très attendu dans le Maps to the stars de David Cronenberg en compétition, prouve ici aussi sa volonté et surtout sa capacité à mordre à pleines dents dans des projets originaux.

Le Parisien

« The rover » : Rodéo sanglant pour Robert Pattinson

Son premier long-métrage, « Animal Kingdom », fut particulièrement remarqué en 2010. Le réalisateur australien David Michôd ne déçoit pas avec ce road-movie, à la fois western de fin du monde dans le bush australien et « Mad Max » apocalyptique. L'action se déroule en effet dans un futur proche et une société moribonde, où survivre est un combat de chaque instant.

C'est le cas pour le premier héros du film, Eric, interprété par Guy Pearce, ancien fermier devenu vagabond qui n'a plus rien à perdre et veut retrouver coûte que coûte sa Rover volée par des braqueurs. Au passage, ces voyous ont laissé pour mort l'un des leurs, le jeune Rey, joué par Robert Pattinson, l'autre héros de ce long-métrage.

Commence alors pour le duo Eric et Rey une poursuite hallucinante, intense, sanglante pour attraper les voleurs sur des routes désertiques. Un suspense bien ficelé, captivant de bout en bout et quelque peu violent par moments où Robert Pattinson, la star de « Twilight » à contre-emploi, prouve après « Maps to the Stars » qu'il peut désormais jouer bien autre chose que les vampires d'opérette.

Note : 2/3

Metro News

Comme une atmosphère de fin du monde

Eric, un homme au bout du rouleau, gare sa voiture au bord d'une route de l'outback australien. Direction le troquet du coin pour ce qui sera, peut-être, son dernier verre. Sauf qu'une bande de malfrats se crashe à proximité... Et dérobe son véhicule. Le début d'une course poursuite semée d'embûches, mise en scène par le jeune cinéaste David Michod. Incandescent, imprévisible, toujours à la limite, Guy Pearce habite ce vrai-faux western à l'atmosphère pesante et l'esthétique chiadée, à défaut de surprendre. Avec un talent de ce calibre, la descente aux enfers est (presque) une partie de plaisir.

A nous Paris

En Australie, dix ans après l’effondrement de l’économie, trois braqueurs ayant laissé leur complice (Robert Pattinson) pour mort, volent la voiture d’un homme (Guy Pearce) prêt à tout pour la récupérer… absolument tout. De quoi donner, devant la caméra du réalisateur d’Animal Kingdom, un road movie apocalyptique étonnant, un western moderne âpre et violent, aux personnages désespérés, aux paysages désolés, aux valeurs perturbées. The Rover décrit comme jamais la perte d’humanité, et offre à Guy Pearce l’un de ses plus grands rôles.

Cinéma Teaser

Trois ans après ANIMAL KINGDOM, Michôd confirme la puissance de son cinéma avec ce ROVER pesant, dévastateur et bouleversant.

« Vous devez y tenir à cette voiture. C’est fou de s’énerver pour si peu », dit une femme au Vagabond (Guy Pearce) qui, depuis qu’un gang a volé son véhicule, n’a plus qu’une idée : retrouver les malfrats et récupérer son bien. THE ROVER conte la mission absurde d’un homme dénué de toute émotion perceptible. Pourtant, David Michôd, qui avait déjà démontré son talent pour la dissection de la complexité humaine dans ANIMAL KINGDOM, va mener le spectateur vers la compréhension de cet homme insondable. Il l’oppose à Rey (Robert Pattinson), membre du gang que le Vagabond va utiliser pour retrouver sa bagnole. Quand l’un, idiot du village, affirme sa foi en Dieu, l’autre lui rétorque : « Dieu t’a laissé avec moi qui n’en a rien à foutre de toi ». Quand le Vagabond fait montre d’un pragmatisme clinique, l’autre affirme : « Y a pas besoin d’une raison pour tout ». Grâce à cette dynamique des contraires brillamment écrite, Michôd pose sa caméra sur un Occident putréfié, dix ans après la chute de son économie. Tout en non-dit et en suggestion, THE ROVER explore un univers d’anticipation où la Chine a pris le pouvoir, où l’Australie est devenue ce que sont certains pays africains aujourd’hui – une terre riche en minerais convoités où règnent famine et misère. Un monde où l’on tue sans réfléchir, où le déclin économique s’accompagne d’une agonie effrayante de la morale et où la vie humaine, dépourvue de but, n’a plus de valeur. Incapable d’inventer un nouveau système pour fonctionner, l’Homme tourne en rond. En tirant ce portrait d’un rare nihilisme, Michôd confirme tout le talent qu’on avait décelé dans son premier film, mais renouvelle profondément son esthétique : là où ANIMAL KINGDOM jouait sur un romantisme opératique, une claustrophobie urbaine et des personnages sournois, THE ROVER abat la carte de la frontalité, se penche sur des hommes démasqués, filme la violence et la peur sans détour, use de musique bruitiste et de la lumière cramée des grands espaces pour saturer le spectateur de sensations écrasantes. Pesant et agressif, THE ROVER offre une expérience de cinéma extrême, dont on n’a pas fini de décrypter la densité émotionnelle et la précision stylistique. Ici, tout peut arriver, même un Vagabond qui fera tout pour récupérer sa dernière possession. Mais est-il vraiment un monstre ? Quel est ce remords que l’on croit déceler dans certains de ses regards ? Agit-il réellement sans but ? La réponse que Michôd offre dans toute sa crudité à la fin de THE ROVER, qu’il capte avec une immense dignité, se révèle profondément déstabilisante et bouleversante. Un film choc, un vrai.

Mad Le Soir

Sur un scénario assez minimaliste, tant la trame narrative est, avouons-le, maigre comme un clou, le film de David Michôd parvient de façon plutôt inattendue à soutenir l’attention, et de bout en bout, sous un soleil de plomb qui écrase les protagonistes de ce drame plutôt viril.

Le mérite de cette bonne surprise en revient grandement aux prestations conjuguées de Guy Pearce, qui tient ici l’un de ses meilleurs rôles, habité par une rage tantôt nonchalante, tantôt sauvage, toujours obsessionnelle, et de Robert Pattinson, dans un contre-emploi assez sidérant, qui lui permet, dieu merci ! d’enfin casser son image lisse de jeune premier. Les jeunes filles qui le vénèrent depuis le premier jour s’en plaindront peut-être… pas les cinéphiles. Il était temps, et surtout ça valait le coup. C’est que le petit bougre a du talent.

Ciné Télé Revue

Si l'on pense à « Mad Max » vu le contexte de l'histoire, ce film de David Michôd renvoie plus au western. Avec un aîné, joué par Guy Pearce, qui prend malgré lui sous son aile un pauvre jeunot mal barré, interprété lui par un étonnant Robert Pattinson, décidément loin de « Twilight ». Autour d'eux, des paysages arides, une société disloquée et une violence qui explose de manière absurde, sans but, mais avec une brutalité effrayante. Il n'y a plus de bons ni de méchants, que des hommes en colère. Michôd, récompensé à Sundance pour son premier film, « Animal Kingdom » ne bénéficiait pas de moyens énormes pour ce deuxième long. Il en fait son profit, serrant les cadres sur les attitudes, les regards, les atmosphères, se servant des bruits et des silences plus que des effets spectaculaires. Cette indépendance lui permet aussi de ne pas dévier de sa trajectoire et de ne pas se priver de rebondissements durs. Il n'est question de racheter personne ni de forcer le happy end pour être plus « grand public ».

A voir A Lire

Une voiture fonce à toute allure à travers le désert australien. A l’intérieur, trois hommes maculés de sang hurlent. Dès cette séquence d’ouverture choc, la violence, bien que hors-champ, imprègne les images. En quelques scènes, David Michôd, réalisateur du génial Animal Kingdom, parvient à brosser le portrait d’un monde chaotique, aux lendemains d’une crise économique fatale. Ici, justice et remords ont disparu il y a bien longtemps, et l’espèce humaine, si vile et avide, a été réduite aux plus bas instincts, ceux bestiaux qui marquait le titre de son précédent film.

Le regard froid, David Michôd tente de sonder les vertiges de l’âme humaine, capable de chuter bien bas. Dans The Rover, le cinéaste n’offre aucune place à l’optimisme. Sa vision de l’être humain est vide de sentiments, elle obéit à l’instinct primaire de survie. Même les liens familiaux, pourtant à l’origine puissants, ne sont plus un prétexte suffisant pour tisser des relations humaines. C’est au travers du personnage de Robert Pattinson, Rey, que cette idée prend son sens. Alors qu’il cherche à retrouver son frère, l’ayant laissé pour mort après la fusillade de l’ouverture, ses sentiments évoluent peu à peu, jusqu’à éprouver une aversion particulière, voire une haine totale, pour son propre frère. Même la structure familiale a été annihilée par l’apocalypse dépeint par le réalisateur australien, avec tout le réalisme dont on le sait capable.

The Rover est le film choc attendu à Cannes cette année (bien qu’il soit, hélas, présenté hors-compétition), une œuvre fascinante, cherchant à éveiller les consciences, par l’horreur qu’elle exprime, des dérives de notre société actuelle. L’image nerveuse et la bande-son électrique participent à la construction d’une atmosphère pesante et moite. Mais c’est la scène finale, dont nous ne pouvons bien entendu pas parler, qui conclut parfaitement la réflexion menée sur les tréfonds de l’âme humaine et qui paradoxalement lui rend une infime part d’humanité.

La claque est prise, et Michôd confirme. The Rover est le grand film que l’on attendait.

La critiquerie

« Bienvenue en Australie ! »

Western urbain qui se veut le croisement entre un Mad Max, The Proposition et le jeu vidéo Last of Us, The Rover est un film dérangeant à la brutalité sèche. Histoire minimaliste, acteurs énigmatiques (Guy Pearce et Robert Pattinson sont impeccables) et dialogues volontairement réduits font de The Rover une œuvre âpre et sans concession. Il est certain que David Michôd a secoué les spectateurs cannois avec cette vendetta dévoilant la misère intellectuelle touchant les 3/4 de l’Australie. Est-il nécessaire de rappeler que c’est sur cette terre isolée que les parias de l’Europe étaient envoyés il n’y a pas si longtemps ? Pauvreté, consanguinité, loi du plus fort bercent le quotidien de ces laissés pour compte dont le sort n’intéressent personne.

« Une ambiance hypnotique »

The Rover est également d’une rare violence visuelle. La photographie sublime de Natasha Braier s’accorde parfaitement avec la bande son dérangeante de Sam Petty. Les deux s’accordent parfaitement et renforcent l’atmosphère dérangeante du film. Si dérangeante parfois qu’il ne faudra pas s’étonner que plusieurs spectateurs plus frileux que la moyenne quittent la salle sans se retourner…

« Une nouvelle fois David Michôd vise juste »

The Rover ne plaira pas à tous, David Michôd ne le souhaite nullement et préfère largement faire couler beaucoup d’encre que de se ranger bien sagement dans le moule. C’est tout à l’honneur de ce grand cinéaste en devenir qui bouscule une nouvelle fois la croisette. A ses côtés, Guy Pearce et Robert Pattinson confirment leur immense talent. Quand on sait que l’un d’entre eux à commencer sa carrière avec Twilight et que deux des films dans lesquels il joue ont été présentés cette année à Cannes… Quel meilleur moyen que celui-ci pour clouer le bec à ses détracteurs ?

Note : 4/5

Lost In Universes

L’Australie, nouvel eldorado du cinéma ? Vous allez me dire ça n’a rien de nouveau mais force est de constater que le nombre de talents issus du pays des kangourous n’a pas faibli ces dernières années. Joel Edgerton (Gatsby, le magnifique), Chris Hemsworth (Thor), Jay Courtney (Divergente), Mia Wasikowska (Maps to the Stars) et maintenant un nouveau réalisateur : David Michôd. Ce cinéaste avait marqué les esprits en 2010 avec Animal Kingdom, un polar aussi hypnotique que dérangeant.

Il revient aujourd’hui par la grande porte cannoise avec un thriller postapocalyptique présenté en Séance de minuit. Et oui car le cinéma de genre a désormais ses entrées dans le plus grand festival du monde ! Mais The Rover est bien plus que ça. Lorgnant plus du côté du western que de l’univers néopunk de Mad Max dont il est le lointain cousin, le film possède plusieurs niveaux de lecture.

Le premier frontal et violent nous entraîne dans un monde dévasté par l’écroulement du système économique. Désormais les Chinois ont pris le pouvoir et l’Australie est devenue un no man’s land dont la seule valeur réside dans ses minerais. Dans cette terre brûlée, un homme (Guy Pearce, formidable) se fait voler sa dernière possession : sa voiture. Il n’a alors qu’une seule idée en tête la récupérer, à n’importe quel prix. Le frère de l’un des voleurs abandonnés à son sort va lui fournir une aide inespérée. Ce dernier est interprété par un Robert Pattinson éblouissant. Il épate en idiot du village, aussi maladroit que terriblement humain.

La deuxième lecture est plus philosophique. Michôd nous plonge dans un monde où le nihilisme semble être la seule doctrine applicable. Du coup, les rebondissements s’enchaînent sans que l’on sache très bien où ils vont nous entraîner.

Moins fort qu’Animal Kingdom dont l’ambiance claustrophobique et urbaine vous hante encore des années plus tard, The Rover n’en est pas moins un film puissant, dont le message se distille petit à petit. Ce n’est que dans sa scène finale, aussi inattendue qu’émouvante, que les motivations de cet antihéros prennent tout leur sens. Méfiez-vous des apparences, elles sont toujours trompeuses !


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