mercredi 11 juin 2014

Interview de Robert Pattinson pour Courier Mail (Australie)


Robert Pattinson prend un tournant dans sa carrière avec son personnage dans The Rover et plante un pieu dans le cœur d'Edward Cullen.

Ci-gît Edward Cullen.

Sept semaines sous la chaleur écrasante de l'Outback australien ont réussi là où même une armée vengeresse de Volturi n'a pas pu.

Décrit par un influent magazine sur le cinéma comme un "tournant dans la carrière", la performance à contre-emploi de Robert Pattinson dans le rôle d'un vagabond un peu bas du front dans le désert dans le thriller The Rover lui a permis de s'extirper de l'ombre de la franchise Twilight.

Cela pourrait expliquer l'attitude décontractée et charmante de l'acteur anglais de 28 ans lors des interviews pour le 2e film très attendu de David Michôd après Animal Kingdom - le film qui a donné un second souffle aux carrières de Jacki Weaver de Ben Mendelsohn - qui contraste franchement avec son approche polie et sans prétention, mais quelque peu sur la réserve, des médias au moment de l'apogée du phénomène Twilight.

Pattinson dit que les critiques élogieuses qui sont sorties au moment du Festival de Cannes le mois dernier, où The Rover a été projeté dans le cadre des prestigieuses séances de minuit, lui ont donné le sentiment d'être approuvé "pendant environ cinq secondes".

Mais son prochain film est presque plus important.

"Après Twilight, si je n'avais pas été moi, j'aurais fait mon auto-critique'' dit-il.

"C'est presque comme lancer une marque. Si vous obtenez suffisamment de bonnes critiques, qui vont inciter les gens, s'attendant à voir un bon film, à aller au cinéma, alors vous avez fait la moitié du travail".

Guy Pearce, le partenaire de Robert Pattinson dans The Rover, a fait la transition d'idole de soap opera à acteur sérieux il y a une vingtaine d'années avec "Priscilla, folle du désert", qui avait également été sélectionné pour les séances de minuit à Cannes à l'époque.

"Il a essentiellement des rôles principaux, mais il fait régulièrement des rôles secondaires'' dit Pattinson.

"J'ai toujours admiré sa façon de faire et c'est en gros la même genre de carrière que je voudrais avoir".

L'acteur vient de terminer le tournage de "Queen of the Desert", dirigé par le réalisateur allemand Werner Herzog, avec Nicole Kidman dans le rôle de l'archéologue Gertrude Bell, au Maroc.

"Le rôle de T.E. Laurence", dit-il, "a été mon plus grand défi à ce jour".

"Même si c'est seulement quelques scènes, c'était vraiment la chose la plus effrayante que j'ai eu à faire. Je joue le rôle de Lawrence d'Arabie. La barre était haute. Rien que le fait d'endosser le costume, c'était dingue".

Même quand Edward Cullen dominait sa vie, Pattinson prenait le temps pour d'autres projets, tels que Remember Me avec Emilie de Ravin, De l'eau pour les éléphants, avec Reese Witherspoon et Christoph Waltz, et le drame d'époque Bel Ami, avec Uma Thurman, Kristin Scott Thomas et Christina Ricci.

Ses collaborations avec le réalisateur canadien David Cronenberg, dans Cosmopolis et Maps to the Stars, pour lequel Julianne Moore a remporté le prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes cette année, lui ont permis d'obtenir l'estime du milieu du cinéma d'art et d'essai.

Mais c'est le personnage de Rey, un marginal simple d'esprit en manque d'affection à la limite de l'auto-destruction, qui a permis de passer le cap post-Twilight.

Michod a fait passer à Pattinson deux séances d'essais rigoureuses de trois heures avant lui donner le rôle.

"Je pensais que c'était juste un super beau mec ténébreux'' dit le réalisateur.

"Puis je l'ai rencontré et il était beaucoup plus intéressant que cela. Il n'était pas seulement un beau garçon. Il avait un visage très intéressant. Son côté maladroit était intéressant. Et de toute évidence il était très prometteur".

"Et le fait qu'il était prêt à revenir deux jours plus tard (pour une deuxième audition) m'a fait dire définitivement qu'il voulait vraiment faire ce film et qu'il voulait vraiment travailler d'arrache-pied".

"Cela montrait également qu'il était assez humble pour ne pas penser que le rôle lui serait servi sur un plateau".

Avec un budget de 12 millions de dollars et sept semaines de tournage dans l'Outback du sud de l'Australie en Février et Mars, il est clair que ni l'argent ni le glamour n'ont été les facteurs qui ont décidé Robert Pattinson à vouloir le rôle.

Mais l'éloignement des lieux pourrait en fait avoir été un bonus pour Pattinson, qui était désireux d'échapper à l'attention médiatique qui a suivi sa rupture avec sa petite amie de longue date Kristen Stewart suite à sa liaison avec le réalisateur de Blanche Neige et le Chasseur, Rupert Sanders.

"L'environnement ne vous incite pas vraiment à rester dehors'' a-t-il dit lors d'une pause sur le tournage, au pub de la ville de Marree, à l'intersection des pistes Birdsville et Oodnadatta. Le mercure sur le plateau ce jour-là montait aux alentours de 40°.

Le temps et la distance ont changé son point de vue.

"On me pousse constamment à dire combien c'était horrible'' a déclaré Pattinson lors d'une conférence de presse la semaine dernière pour la première australienne du film au Festival du film de Sydney.

"Mais j'ai vraiment aimé ça. J'ai découvert à quel point on se sentait serein quand on peut regarder à perte de vue l'horizon. J'ai aimé la dureté des paysages également. Il y a quelque chose d'étrangement mystique à ce sujet".

Transformer l'apparence de beau gosse de Pattinson en victime brutalisée n'a pas été une mince affaire.

Le département coiffure et maquillage l'a aspergé d'un mélange d'huile d'olive, d'insecticide et de crème solaire pour obtenir le teint cireux et maladif de Rey. Les bras de l'acteur ont été rasés pour le faire paraître plus mince, plus pâle et plus vulnérable. Et ses cheveux étaient tondus grossièrement pour aider à donner l'impression qu'il avait eu la gale. C'était un processus quotidien qui prenait près de deux heures à réaliser.

Le changement intérieur de Pattinson est encore plus saisissant.

Ironie du sort, l'acteur attribue à son expérience sur les films Twilight le fait d'être un facteur majeur qui l'a aidé à trouver ce personnage qui lui a permis de progresser.

"On ne s'en est jamais vraiment pris à moi à l'école. Je pense que je me suis débrouillé pour éviter autant que possible toutes les petites bandes'', dit Pattinson.

"Mais je ne sais pour quelle raison, j'ai eu le rôle de Rey, qui a été victime d'intimidation toute sa vie".

"Je pense que c'est dû à la peur aussi. Et je suppose que peut-être, ces dernières années, en ayant un peu peur de la foule, en étant un peu paranoïaque quand vous marchez dans la rue, je me suis nourri un peu de cette peur".

"Ce sentiment d'être extrêmement prudent et aussi ne pas savoir comment les gens vont réagir. Ce sont des problèmes de confiance à ce niveau là. Être un peu plus isolé, ça vous détache d'un comportement normal".

"Rey regardent les gens ne sachant pas s'ils vont le gifler ou rire".

Traduction : RP France

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